De la divulgation des résultats des votes avant la date de retour des consultations

Mercredi, 8 septembre, nous sommes en assemblée générale au C-5. Le principal sujet à l’ordre du jour est l’entente de principe de la table sectorielle et nous devons voter pour l’acceptation ou le refus de cette entente. Elle a été expliquée et nous en sommes à la discussion. Une question bien légitime fuse de la salle : quels sont les résultats des votes pris jusqu’à maintenant dans d’autres cégeps FNEEQ ? La réponse en aurait mécontenté quelques-uns : nous ne pouvons diffuser ces résultats avant la fin des consultations dans tous les cégeps FNEEQ.

En effet, le 26 août dernier, le syndicat recevait une lettre portant sur ce sujet de la divulgation des résultats. Elle était signée par le président de la FNEEQ, Jean Trudelle, et par la vice-présidente, Micheline Thibodeau, et elle était adressée à tous les syndicats du regroupement cégep. Je cite : « Cette pratique a comme seul objectif de préserver l’intégrité des débats (c’est nous qui soulignons) de toutes et de tous les membres de chaque assemblée».

L’idée de ne pas divulguer les résultats durant les périodes de consultation est ancrée à la FNEEQ depuis plus de quinze ans. Les raisons sont loin d’être anodines : partager les résultats en cours de consultation peut avoir un effet sur les membres des autres assemblées, ce qui ouvre la porte à l’exercice de manœuvres stratégiques, évidemment peu souhaitables. On imagine facilement des scénarios qui miseraient sur un quelconque effet d’entraînement en début de consultations ou, encore, qui capitaliseraient sur le nombre de voix manquantes pour renverser une faible majorité.
Il faut rendre ces votes stratégiques impossibles. Mais comment faire si ce n’est qu’en gardant les résultats secrets jusqu’à la fin de la période de votation ? D’autres arguments viennent renforcer cette pratique ; par exemple, éviter que les membres pensent que leur vote n’a pas de poids si leur assemblée se tient à la fin de la période de votation et qu’une tendance forte, d’un côté ou de l’autre, s’est déjà dessinée. Enfin, il y aussi la possibilité de la «tyrannie de groupe», autrement dit l’influence indue que des gens pourraient vouloir exercer sur d’autres. Le vote secret respecte le même principe : que chaque membre reste libre de voter comme il l’entend.

Avec l’arrivée de nouveaux syndicats au sein de la FNEEQ et l’émergence des médias sociaux comme Facebook, il faudra remettre cette question à l’ordre du jour du regroupement. Localement, nous tiendrons une assemblée le 3 novembre au cours de laquelle nous ferons un bilan des négociations. Ce pourrait être le moment de revenir sur cette question de la divulgation, qui a été, avouons-le, épineuse ici
plus qu’ailleurs. Nous porterons ensuite les commentaires de l’assemblée au regroupement cégep.

Louise Lapierre,
Responsable à l’information

Un grand merci à Yves de Repentigny du comité de négociation et à notre collègue Guillaume Fournier pour leur collaboration.

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